Pour Guillaume Ferran, 29 ans, la musique à l’image doit révéler subtilement ce que l’image ne dit pas. Il joue parfois avec les opposés, respectant la complexité et la richesse des émotions proposées dans chaque histoire.
Son minimalisme singulier, cristallin et lumineux, contraste avec le tragique des bruits et des infrabasses. Cela raconte la lumière dans le drame, comme dans la b.o. de la série « Calls » (Canal +), les documentaires de Guillaume Néry “One Breath Around The World”, Morgan Le Faucheur “Shaka”, ou encore dans les courts métrages de Timothée Hochet, Akaki Popkhadze.

Pianiste de formation et mélodiste, Guillaume Ferran crée des thèmes très reconnaissables, qui aident à forger l’identité d’un film, comme dans « Minori » de Cyprien, « Slurp » de Florent Hill ou « Yiórgos » de Lily Papamiltiades.
Ses influences sont nombreuses : Michael Nyman, Johann Johannsson, Jon Brion, Thomas Newman, Nicholas Britell, Max Richter. Il s’inspire de films tels que Arrival (Denis Villeneuve), Eternal Sunshine of the spotless mind (Michel Gondry), ou encore Victoria de Sebastian Schipper. Les séries le guident aussi beaucoup, notamment The Leftovers (Damon Lindelof et Tom Perrotta) et Six Feet Under (Alan Ball). Côté documentaires, Carré 35 (Eric Caravaca) et Petite fille (Sébastien Lifshitz) l’ont particulièrement touché.
Sa scène idéale est la scène du retour au club dans Victoria. L’image raconte l’euphorie, et Nils Frahm y associe une mélodie discrète, étouffée, sensible. La surprise est totale, le contrepied provoque l’émotion.